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L'actu vue par un photographe

25 janvier 2012

La finance prisonnière de la pieuvre

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« Tribunaux, presses, sénateurs, universités, toutes les institutions du monde entier dansent au rythme du son de Goldman Sachs. Officiellement considérée comme banque d'affaire, elle détient les clés du monde. Elle a par exemple les moyens de faire sombrer un pays entier avec le taux d'intérêts de sa dette... », affirme Chris Hedges, journaliste américain vedette dans un documentaire poignant : « Goldman Sachs : les nouveaux maîtres du monde ». Dans ce reportage réalisé par Jean-Luc Léon, filmé comme un thriller sombre de tueurs en séries, sénateur, ancien employé de Golman Sachs et journalistes interviennent pour décrypter ce qui se déroule au sein de la « deuxième Maison blanche secrète  » des Etats-Unis. Mario Dragui, le nouveau président de la banque centrale européenne, le ministre des finances du Nigéria, certains dirigeants de banques anglaises, on apprend que des politiques actuels avaient des postes clés au sein de Goldman Sachs et que certains d'entre eux sont rentrés à la Maison blanche en tant que ministre des finances où à d'autre postes clés.Sous Clinton, Obama ou encore sous Bush, où Henry Paulson a organisé le plus grand sauvetage de banque tout en veillant au bon rendement de Goldman Sachs. Cette banque stocke par exemple des milliers de tonnes d'aluminium et de zinc pour faire grimper leurs prix. « Ils gagnent de l'argent avec les guerres et sont acteurs des cracks boursiers », notamment celui de 1929, tristement célèbre. Ils ont également énormément pouvoir sur les gouvernements, voire plus qu'eux !

Ce documentaire lève le voile sur les méthodes de la finance mondiale. Tout est basé sur le principe de la loterie. Des paris et rien que des paris «  risqués mais rentables  » souligne une journaliste du New Yorker. Les hausses du prix des matières première ne sont que coups de poker dans un casino de l'économie mondiale, où « dés et roulettes sont truqués », pour renflouer aisément leur caisse. Le documentaire aborde l'arnaque la plus révélatrice, le scandale des prêts « subprime » : alors que des millions de foyers américains les ont adoptés, les hauts placés de la finance les surnommaient, les « prêts neutrons », en référence à l'arme à neutrons qui tue sur le vif les humains, mais pas les bâtiments, comme les milliers de maisons, seul biens des familles de la classe moyenne américaine, qu'ils ont rachetées sans scrupule. Comme prévu !

 

 

Pierrick Delobelle

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25 janvier 2012

La poésie brutale d'une artiste écorchée

Première rétrospective française de la photographe américaine Diane Arbus, pionnière de l'art du XXe siècle, à Paris jusqu'au5 février 2012 au musée du Jeu de Paume. 

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 Pas de légendes, de textes explicatifs, ni de chapitres pour accompagner les 200 photographies de l'exposition de Diane Arbus. " Une photographie est un secret sur un secret " disait elle, avant qu'elle ne soit retrouvée mortedans sa baignoire, les poignets tailladés. Un suicide.

Convenances sociales, transformistes, trisomiques, nudistes, portraits dans Central Park. La crudité de ses oeuvres saute aux yeux et prend aux tripes. Les images les plus ambiguës d'une Amérique amochée sont les plus esthétiques. L'artiste, qui a révolutionné le portrait dans les années soixante, a pour inspirations des gens des plus ordinaires, mais la photographe, fille d'une riche famille de commerçants new-yorkais, traque sans relâche les failles de ses sujets. Elle capte leurs âmes, sans s'en moquer.

Expressions du visage inattendues, postures de corps, lumières maîtrisées à la perfection. Le spectateur est mal à l'aise devant les oeuvres de cette artiste révoltée, qui explore les misères de la banalité en immortalisant, en scènes tragiques, ce que nous considérons de  très familier. Elle s'est souvent dite prête à perdre sa réputation ou sa vertu pour une bonne photo. Marins, nudistes ...Elle racontait qu'elle couchait avec certains de ses modèles. Ses portraits au flash, parfois à bout portant, pérennisent des expressions stupéfaites qui laissent entrevoir des drames enfouis, des désirs inassouvis et révèlent la singularité de chacun au delà de son apparence. Le format carré de la majorité des oeuvres exposées fonctionne parfaitement. Ses sujets sont comme emprisonnés. Aucune issue n'est accessible.

La dernière série d'images de l'exposition a été réalisée dans un asile, une farandole, absurde, de trisomiques vulgairement masqués, laisse à penser que l'artiste n'était déjà plus tout à fait de ce monde.

 

  

  

Pierrick Delobelle

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